1871, communarde et blanchisseuse. Blanche Lefevre : l’exception ?
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Blanche Lefevre : l’exception ?
Blanche Lefevre est une blanchisseuse qui vit au 3 rue des Marais dans le Xe arrondissement et travaille au lavoir Sainte-Marie des Batignolles dans le XVIIe arrondissement. Depuis 2012, elle donne son nom à une place du XVIIe arrondissement de Paris. Elle fait ainsi exception dans la liste des communardes dont on connait le nom, qui étaient majoritairement des déclassées d’origine bourgeoise, des institutrices ou des femmes occupant des métiers plus haut dans la hiérarchie des métiers ouvriers. Les noms de blanchisseuse, un métier pourtant très couru, se font rare
Blanche Lefevre est nommée par Louise Michel dans ses mémoires quand elle raconte les combats à partir du 21 mai :
“Drapeau rouge en tête, les femmes étaient passées ; elles avaient leur barricade place Blanche. il y avait là Élisabeth Dmitrieff, madame Lemel, Malvina Poulain, Blanche Lefebvre, Excoffon. André Léo était à celle des Batignolles. Plus de dix mille femmes aux jours de mai, éparses ou ensemble, combattirent pour la liberté.
J’étais à la barricade qui barrait l’entrée de la chaussée Clignancourt, devant le Delta ; là Blanche Lefebvre vint me voir.
Je pus lui offrir une tasse de café, en faisant ouvrir, d’un ton menaçant, le café qui était près de la barricade. Le bonhomme fut effrayé ; mais comme il nous vit rire, il s’exécuta poliment, et on le laissa refermer puisqu’il avait si peur.
Blanche et moi nous nous embrassâmes, et elle retourna à sa barricade.”
Ce qu’on sait d’elle tient en quelques lignes, Blanche Lefevre est membre du Club de la Révolution Sociale, créé le 3 mai 1871 dans l’église Sainte-marie des Batignolles, son mari en était le secrétaire. Cependant elle milite aussi dans le Xe arrondissement, où elle habite au 3 Rue des Marais (devenue Rue Albert Thomas). Elle est élu pour le Xe arrondissement au comité central de l’Union des femmes pour les défense de Paris et les soins aux blessés. Une organisation féminine fondée par Nathalie Lemel, relieuse, et Elisabeth Dmitrieff, militante de métier. Lefevre devient membre du comité exécutif de l’organisation. Elle fait partie des 6 signataires du manifeste de l’Union paru le 6 mai sur les murs de Paris qui appelle les femmes à prendre les armes et verser leur sang comme leurs frères.
Elle participa à la défense la place Blanche dans le XVIIIe arrondissement de Paris comme le raconte Louise Michel. Sur cette place, l’histoire retient que se constitua une barricade tenue par une compagnie de 120 femmes. La barricade tombée, elle se replia sur une barricade du XVIIe, rue des Dames, où elle mourut le 23 mai. Elle avait 24 ans.
L”image mise en avant est tirée de la bande dessinée Communardes, L’aristocrate fantôme, par Jean et Lupano, p.15. Nous aurons l’occasion peut-être – si on a du temps à y consacrer – de revenir sur le caractère très masculin de cette bande dessinée.
3 réponses
[…] seront attachés à l’Union comme la relieuse Nathalie Lemel, la blanchisseuse Blanche Lefevre et d’autres dont on ignore les parcours comme Aglaé […]
[…] et connues seront attachés à l’Union comme la relieuse Nathalie Lemel, la blanchisseuse Blanche Lefevre et d’autres dont on ignore les parcours comme Aglaé […]
[…] et connues seront attachés à l’Union comme la relieuse Nathalie Lemel, la blanchisseuse Blanche Lefevre et d’autres dont on ignore les parcours comme Aglaé […]