Au détour des pages : Obscènes étaient les chansons ?

Dans Paris Libre 1871, l’historien Jacques Rougerie, grand spécialiste commune, rapporte les propos d’un anticommunard qui dénonce l’attaque à la religion :

Saint-Pierre de Montmartre fut d’abord transformé en atelier de confection militaire où travaillaient 50 femmes puis en école de filles, dirigée par la révolutionnaire Paule Minck. Un témoin versaillais prétend que l’autel était utilisé comme buffet, autour duquel on chantait à l’envi des “chansons obscènes”. Il y eut d’abondantes parodies de messes ; à (saint) Vincent de Paul, le jour de Pâques, où les insurgés venus en perquisition firent d’abondantes libations dans les vases sacrés, toujours selon le même témoin ;  ….”

Saint-Pierre de Montmartre, Vincent de Paul sont des églises parisiennes, mais que sont ces chansons obscènes ?

L’historien nous laissera malheureusement sur notre faim puisque dans une partie “Chansons”, il affirme lui-même “On doit à la vérité de reconnaître qu’il n’existe pas encore, à ce jour, d’étude sérieuse pour 1871 de ce puissant moyen d’expression populaire et révolutionnaire qu’est la chanson”. A peine a-t-il esquissé avant cette sentence quelques lignes concernant Le mouvement du 18 mars 1871 et qualifié les créations communardes de piètres. (Paris Libre 1871, p. 204 et 205)

Chansons

Les rues, c’étaient aussi les chansons, abondantes, mais piètres de talent, tel ce mouvement du 18 mars 1871, paroles de Ferré Léger, qui se chante sur l’air du Chant des soldats de Pierre Dupont .

[…] Commençant la guerre civile

Vous criâtes vive le roi ;

Mais dans Paris la grande ville

En vous tous on n’a plus la foi.

Nous garderons la République,

A bas vos projets dictateurs !

Vous êtes vaincus sans réplique

Infâmes capitulateurs (bis).

Refrain

Tremblez (bis), argousins et gendarmes,

Car les républicains français

Vous punissant de vos forfaits

Feront de glorieux hauts faits.

Tout le peuple a crié aux armes (ter)

Et certes il aura des succès. […]

Piètres, c’est à discuter, obscènes par contre, le compte n’y est pas pour l’instant…