Résistante et lesbienne

Les lesbiennes ne sont pas apparues avec le XXIe siècle. Dans l’entre-deux-guerre existe même une vie lesbienne, notamment à Paris.

Parmi les résistantes, on retrouve des femmes lesbiennes, dont certaines étaient en couple. Cette page inaugure une liste de personnes que nous souhaitons retrouver au fil de nos recherches…pour la construction du conte “Résistantes !”

Merci au collectif Queer Code et au projet Constellations brisées, qui ont déjà largement défriché le sujet.

 


Résister en couple

 

Claude Cahun (Lucy Schwob) (1894-1954) et Marcel Moore (Suzanne Malherbe) (1892-1972)

Voilà un couple à la résistance surprenante. Claude Cahun et Marcel Moore étaient le nom qu’elles utilisaient en tant qu’artiste. Ces parisiennes, vivaient sur l’ïle de Jersey depuis 1938, dans une ferme qu’elles avaient acheté La Rocquaise. L’Ile occupée (entité administrative autonome de l’Angleterre), elles s’engagent dans la démoralisation des troupes allemandes présentes sur l’Ile.  Elles auraient diffusé pas moins de 600 documents entre 1940 et 1944 sous l’appellation Le Soldat Sans Nom. Elles sont arrêtées le 25 juillet 1944, jugées et condamnées à mort. Heureusement la peine n’aura pas lieu et elles sont libérées le 9 mai 1945, l’ile étant restée occupée jusqu’à cette date.

Une émission radiophonique retrace leurs actes de résistance. Cette citation de Claude Cahun y est disponible (extraite de Les écrits de Cahun) :

“Constatant que nous étions des femmes, ces êtres inférieurs ; que je n’étais même pas juive (selon la définition du national-socialisme) ; que nous n’appartenions pas au Parti communiste (…); que nous ne nous réclamions ni de Staline, ni de De Gaulle ; que nous avions la réputation de bourgeoises paisibles (…)…ils y perdirent leur aryen (…) ils durent en fin de compte, nous condamner sans croire à notre existence.” Claude Cahun

L’émission questionne aussi la mémoire des deux artistes et, en particulier, de Marcel Moore, dont on sait moins de choses que Claude Cahun. A leur libération, les deux femmes retrouvent leurs maisons pillées, et une partie des œuvres ont été détruites. Destruction probablement opérée par les Nazis.

Leurs archives sont disponibles à Jersey et en partie en ligne sur le site des archives locales.

Par ailleurs, la reparution des Ecrits de Cahun, paru en 2002, serait plus que nécessaire à la connaissance des actes du couple.

 

Rolande Trempé et Andrée Larouquette

 

Suzanne Leclézio (1898-1987) et Yvonne Ziegler (1902-1988)

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *