La Marseillaise
La Marseillaise
La Marseillaise, qui rappelez vous, posait problème en 1870 est devenue avec la 3e République l’hymne de la France. Si Pétain ose l’utiliser lors de son discours du 17 juin 1941, elle résonna clairement comme un chant de résistance pendant toute la guerre. Les manifestant-e-s et fusillé-e-s choisissaient régulièrement de la chanter, souvent au moment de mourir. Aragon en fit un poème Balade de celui qui chanta dans les supplices dont je reproduis ici les 4 dernières strophes :
“Ils sont venus pour le prendre
Ils parlent en allemand
L’un traduit Veux-tu te rendre
Il répète calmement
Et si c’était à refaire
Je referais ce chemin
Sous vos coups chargés de fers
Que chantent les lendemains
Il chantait lui sous les balles
Des mots sanglant est levé
D’une seconde rafale
Il a fallu l’achever
Une autre chanson française
A ses lèvres est montée
Finissant la Marseillaise
Pour toute l’humanité”
Dans une filiation assez claire avec la période communarde, la Marseillaise incarne l’idée de République sociale, associée à la Révolution française. Mais elle incarne aussi désormais la France nationale, celle qui se reconnaitra notamment dans le général De Gaules. Finalement, la guerre est peut-être à la fois l’apogée de la Marseillaise comme chant d’union de tous les Français mais aussi le seul et unique moment où elle le fut. Elle avait été chanson révolutionnaire avant guerre, elle deviendra chanson de l’ordre après guerre.