La RN1 : un aménagement urbain paradoxal !

Rue de la Commune participe à une réflexion sur la RN1 ou Nationale 1 sur son tronçon pierrefittois. Pris comme tel, ces grandes nationales qui partent de Paris ou arrivent à Paris façonnent le paysage des banlieues proches. Comment appréhender de telles infrastructures pour les habitant-e-s ? Si comme ailleurs, historiquement, cette nationale constituait une route centrale et structurante, à Pierrefitte,  plus le temps passe, moins les habitant-e-s semblent habiter cette RN1.

C’est en 1725 qu’est percé ce qu’on dénomme alors la Route Royale N°1. Au XIXe siècle, on voit apparaitre l’appellation Avenue de Saint-Denis. On la prend alors en charrette ou à pied. En 1851, Pierrefitte est un village de 850 habitant-e-s dont la majorité travaille les champs. Cette route sert alors à la fois à sortir de Paris et à y entrer. Elle donne naissance au village moderne de Pierrefitte, qui se trouve alors mieux connecté à la capitale où les paysans vendent leur production. Quelques éléments du parcours.

 

 

A la fin du XIXe siècle, Pierrefitte reste un lieu de verdure, parcouru par plusieurs rus. Un omnibus permet alors de venir depuis Paris (ou d’aller Paris).

 

 

 

 

Inaugurée en 1859, la ligne Paris – Louvres fait un arrêt à Pierrefitte sur Seine. Ce sont 68 780 hectares qui sont détruits pour faire passer le train. Pour l’occasion, on construit le point de Creil sur la RN1, afin d’éviter un passage à niveau dangereux pour les habitant-e-s. Cette ligne de train permet l’écoulement des productions mais aussi la venue de Parisiens sur Pierrefitte qui devient un lieu de villégiature pour des familles de riche et un lieu de guinguette sur la butte pinson.

 

 

 

 

De cette période champêtre, il reste de nombreuses zones pavillonnaires, où l’on peut se délecter de l’imagination des riverains. C’est le cas le quartier dit “petit Pierrefitte”, qui doit son origine aux besoin en main d’oeuvre ouvrière des usines de Saint-Denis. Le quartier situé à la lisière de la grande ville voisine est ainsi un agrégat de maisons, pour beaucoup pas très grandes mais avec une note personnelle systématique. Notons cette maison, aux couleurs vert et rouge, les couleurs de Pierrefitte ou du Portugal. En effet, une forte communauté portugaise peuple la ville depuis au moins les années 60.

 

 

 

 

 

Les Fauvettes, un nom qui fait peur ! Cette cité créée dans les années 60 juste après le Pont de Creil, fait partie des plus dégradés de la ville. Des propriétaires peu consciencieux ont laissé les lieux s’abimer laissant les habitant-e-s dans des situations insalubres et souvent inhumaines. Plusieurs luttes d’habitant-e-s ont eu lieu sur les fauvettes depuis les années 80. Aujourd’hui, particulièrement dégradée, les Fauvettes vont être détruites. Détruire un lieu insalubre semble logique, mais cela pose des problèmes de relogement des locataires et de rachat des appartements à des prix viables pour les petits propriétaires.

L’autre question qu’il faut se poser autour de ces destructions est celle de la mémoire populaire, et donc de la résistance. Finalement dans la lignée des bidonvilles, les logements populaires sont souvent construits à la va-vite, et donc souvent détruits quelques décennies plus tard, ce qui entraine la disparition à terme des lieux de vie et d’organisation, et donc de la mémoire populaire. Le sentiment de ne pas être ancré, de ne pas avoir d’histoire favorise l’impression de ne pas exister, de ne pas appartenir à une communauté citoyenne.

Un projet culturel d’accompagnement de la destruction y a été mis en place, orchestré par l’association Maestra.

 

 

L’autre élément important de la RN1 sont les traces des communautés qui vivent à Pierrefitte. Ici, une jolie maison rouge qui est un magasin “moldave”, qui marque la présence importante d’une communauté balkanique et d’Europe centrale dans la ville. Face celui-ci on trouve un restaurant italien et un supermarché turc, deux autres groupes immigrés à Pierrefitte.

 

 

 

 

 

La suite dans les visites du 14 mai ou du 25 juin !

Inscription sur le site Explore paris ou auprès de l’office du tourisme (gratuit pour les habitant-e-s de Plaine Commune)

https://exploreparis.com/fr/4889-pierrefitte-sur-seine-la-rn-1-un-patrimoine-contemporain-insoupconne.html

Pierrefitte-sur-Seine : La RN 1, un patrimoine contemporain insoupçonné

Venez arpenter en compagnie d’Anouk Colombani, guide philosophe et originaire de Pierrefitte, la RN1 sur les 3km de son tronçon pierrefittois.

La guide vous fera découvrir la vie dense invisible et l’histoire méconnue de ceux et celles qui peuplent les abords de cette route et ont dû faire avec.

  • Lieu: Saint-Denis
  • Durée: 2h
  • Accès en transport en commun: Saint-Denis-Université (métro Ligne 13)

Partant de la porte de la Chapelle pour aller jusque Dunkerque, la RN1 prend la forme d’une quatre-voie fendue par un tramway sur toute la traversée de la ville de Pierrefitte. Traversant comme une balafre la ville du sud au nord sur trois petits kilomètres, « la Nationale » comme on la surnomme sur place, est aussi devenue la colonne vertébrale de la ville.

Lors de cette visite vous découvrirez l’évolution du patrimoine avec des constructions contemporaines depuis les maisons ouvrières jusqu’au cimetière et la cité des Joncherolles, l’Église Saint Thérèse, ou l’hôtel de ville en briques rouges mais également des parcours de vie, des derniers paysans aux premiers ouvriers, des combats pour la scolarisation des enfants, des routes des travailleurs immigrés aux premiers habitants des grands ensembles…

La visite se terminera à l’espace Utrillo avec une exposition d’arts contemporains du CCCP.

Originaire de Pierrefitte-sur-Seine, Anouk Colombani s’intéresse à la mémoire populaire et pratique une histoire populaire. Elle est passionnée par la transformation des lieux de la banlieue nord, et la superposition visible ou invisible des périodes historiques, des vécus. Elle a co-fondé l’association Rue de la Commune : www.ruedelacommune.com

Visite proposée par l’Office de Tourisme de Plaine Commune Grand Paris
Tarif : 10€ et 8€ adhérents – pour le tarif réduit, s’inscrire auprès de l’Office de Tourisme de Plaine Commune Grand Paris – 01 55 870 870 – infos@plainecommunetourisme.com

© OTI Plaine Commune Grand Paris

 

1 réponse

  1. 5 mai 2022

    […] la RN1, un patrimoine contemporain insoupçonné (Samedi 14 Mai à 10:30 / Samedi 25 Juin à 14:30) […]

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